Nouvel an malgache : la célébration de la récolte et la saison de la purification

Depuis les années 1800, la célébration du nouvel an malgache se fait le premier jour/  la première lune du mois Alahamady. A Madagascar, les royaumes tribaux ont chacun sa manière de faire vivre cette cérémonie. Pour Antananarivo, les célébrations se déroulaient le 21 et 22 mars 2023.  

Le calendrier malgache

Le calendrier malgache hérité de l’astrologie arabe, comporte 12 mois et leur noms correspondent aux 12 signes du Zodiaque. L’année commence avec le mois de Alahamady qui correspond à la fin du mois de mars et se termine sur Alohotsy . Le mois Alahamady coïncide avec la récolte du riz et la fin de la saison de pluie. Le nouvel an est une occasion de se féliciter d’être sorti victorieux du Fahavaratra ou la saison des catastrophes naturelles comme les forte précipitations et le cyclone, ainsi que le maitso ahitra ou la saison de plantation. Contrairement aux autres pays, le printemps à Madagascar n’est pas une bonne saison. C’est une saison difficile où le prix des produits de premier nécessité augment considérablement.

L’origine historique de l’Alahamady

Le roi Ralambo (1575-1610) est né à Ambohitrabiby le jour de début de Vava Alahamady (la première lune du mois de Alahamady). Pour célébrer son jour de naissance, Ralambo a choisi ce jour comme étant le début de l’année et l’a imposé comme un jour de fête royale. Le mois de Alahamady apporte beaucoup de changements selon les cycles de la nature. La saison de pluie et les cyclones sont perçus comme des éléments purificateurs. Le roi Ralambo a choisi également ce jour pour effectuer le rituel de baignade royale.

Note : Le roi Rabiby (Habib 1500-1575), d’origine arabe, a changé les noms des 12 mois Vazimba aux noms d’astrologie arabe. De ce fait, c’est le roi Rabiby qui a utilisé pour la première fois le nom Alahamady dans les royaumes Imerina.

La célébration du Taombaovao malagasy

Avant la dite célébration, le « afo tsy maty » ou « le feu qui ne s’éteint pas » marque la fin de l’année. Il consiste à allumer du feu durant la soirée et le garder jusqu’à l’aube du nouvel an. Pendant le afo tsy maty, les gens peuvent apporter également des harendrina ou lampions « made in Madagascar » dans les rues. Selon la culture, le feu est un élément purificateur. Les gens peuvent profiter de l’afo tsy maty pour purifier leur maison ou autre, afin de recevoir les bénédictions et éloigner les malédictions.

Durant cette célébration de début de l’année « Alahamady », ceux qui pratiquent l’ancestralisme se baignent dans les eaux sacrées des doany comme à Ambatondradama . Le bain signifie la purification pour mieux démarrer le nouveau cycle. Chaque ethnie malgache reconnait le bain comme étant un rituel poussant à mieux se reconnecter avec les aïeux et le Créateur Zanahary. Chez les Sakalava de Menabe et Boina, le Fitampoha est la célébration rituelle la plus populaire.

Ceux qui assistent dans les zones de célébration, comme dans les rova, se réjouissent d’une célébration unique. Mais le plus important à retenir est la fortification du fihavanana malagasy. Le partage de nofokena mitam-pihavanana rapporte la mémoire de l’amitié et de l’union. Le vary misy ronono tondrahin-tantely est le souhait d’une vie meilleure. Le partage est tres symbolique.

Glossaire:

Alahamady: Bélier (Astrologie)

Doany: Un lieu de culte où on rencontre les grands Esprits

Fahavaratra: saison de pluie (Octobre à Mars mais à revoir à cause du changement climatique)

Taom-baovao: Nouvel an

Rova: Palais royal malgache

Nofon-kena mitam-pihavanana: viande de zébu à partager pour démontrer le fihavanana

Vary misy ronono tondrahin-tantely: Riz accompagné du miel et du lait pour souhaiter une vie douce et meilleure

Navoko Laurencia Razafindratiana